Giulia
« L’arrivée se fait rapidement, les transports le soir du premier mai avaient quelque chose à dire, à manifester, eux aussi, que petite grève des stations, des pannes techniques. J’arrive tard par rapport à l’heure prévue, le détour me voit néanmoins la découverte d’une veille très fascinante, charmante de Montreuil.
Je me change. Je fais connaissance avec Claude, mon accompagnateur. Pas beaucoup de temps pour parler. Je suis à l’intérieur. Il fait chaud. L’odeur du bois est forte et agréable. J’enlève mes chaussures, je vais vers le soleil, d’instinct, de manière directe, je respire fort. Je me sens émue. Je fais quelques aller-retours d’une vitre à l’autre, je mesure les pas. Je regarde les gens, je regarde la ville, je cherche les endroits que je connais. On voit bien le Grand Paris d’ici, ça coupe le souffle. Je veille. Je veille sur quoi déjà ?
J’ai l’impression de suivre le soleil comme si je devais bien vérifier qu’il se couche, aujourd’hui sûr. Peut-être, il voulait faire la grève aussi. On ne sait jamais. Je veille un peu sur les gens, je pense à la multitude des gens que je connais, je pense à mon oncle qui a peut-être un cancer. Je veille avec amour. Sur qui, sur quoi, ce n’est pas sûr. »
Giulia