Gala
« Ce qui me frappe c’est l’immobilité de ce qui est dans mon champ de vision : les immeubles. Je passe presque toute la veille à guetter un mouvement, un rideau qui s’agite à une des fenêtres, un visage, une silhouette qui se montre au balcon. Quelqu’un qui me donne à penser que ma veille lui est nécessaire. En fait, je cherche un miroir ou un double qui fasse le même acte que moi : contempler.
Mais en ce lundi matin de septembre, il est clair que les gens ont d’autres choses à faire. En contrebas, assis sur les marches, un homme médite en regardant l’horizon.
Il se met à faire des mouvements avec ses bras, zut il est au téléphone, je suis déçue.
Au final, je me suis sentie un peu anthropologue à observer une ville que j’ai quittée, voilà comment on vit chez les humains : empilés, dans un trafic incessant, grues et usines qui toujours s’agitent, des chiens pour ne pas être seules, des tours de pistes. Bon ça a l’air pessimiste dit comme ça, c’est peut être qu’il m’a manqué une interaction pour donner un sens à cette veille. Mais il y a eu celle avec mon accompagnateur… »
Gala