Laure
« Expérience qui pousse à l’introspection, à l’observation. La ville est moche, triste, il pleut, quelques courageux font du sport malgré tout, sortent leur chien. Je me demande pourquoi l’abri ne permet pas de voir devant, je suis frustrée. Cela me force à regarder soit à droite, soit à gauche. Pas en face, par permis. La Tour Eiffel se dévoile peu à peu. Je me demande pourquoi je vis par ici. Ville bétonnée, dans laquelle on tente d’introduire de la nature (parcs), de la gaité. Mais on est entassés. Ces bâtiments avec des balcons chargés de choses que l’on ne peut plus stocker à l’intérieur.
(...)
La pluie ne s’arrête pas. Elle pouvait gêner mais non, elle berce. Cette structure éphémère dans cette ville, ce quartier défavorisé me rappelle à quel monde j’appartiens. Le monde de privilégiés. Ceux qui ont le confort maternel. Cela ne fait pas tout mais c’est important et je ne suis pas sûre que les gens de ce quartier l’aient. Un monde à part au milieu du monde réel. Une bulle, une salle faite de beaux matériaux, posée dans ce parc, au milieu des cités. Quelle chance j’ai d’avoir la vie que j’ai. Tout est posé, et je regarde. »
Laure