Témoignages

Année #1, La Maison populaire

La Maison du parc du 02/10/2021 au 02/10/2022

Guillaume

vendredi 8 juillet 2022 à 20 h 54

« Quelle étrange expé­rience !! L’exci­ta­tion du début, je chante, je bouge, j’observe. Fais des va-et-vient, observe les hori­zons. Les gens en des­sous, sur les côtés, devant et der­rière, au loin qui mar­chent. Le soleil lui déclare et sa consœur la lune fait de même. La cha­leur étouffante et le cou­cher de soleil der­rière des immeu­bles me font penser que le matin aurait été plus pro­pice. J’en ai vu des cou­chers de soleil, sur des mon­ta­gnes, des gla­ciers, des prai­ries, des mers et des océans, des fleu­ves et des gorges. Mais celui-ci incarne cette beauté qui à tout moment te coupe, te déconnecte. La vue sur Paris est sans sur­prise sans se cou­cher de soleil : Tour Eiffel, tours d’Ivry, tours par­tout, grues et immeu­bles à perte de vue. Seul réconfort, sûre­ment le parc de Belleville que je crois devi­ner sans cer­ti­tu­des.

L’herbe en des­sous scru­pu­leu­se­ment tondue, comme une route her­beuse, une nature enca­drée, maî­tri­sée, offerte en com­pen­sa­tion de tout ce béton, mais elle-même manque de fan­tai­sie. On y voit des gens pren­dre une res­pi­ra­tion pro­fonde, en groupe, avec leurs enfants, on s’extrait pour se voir, se regrou­per, par­ta­ger et dis­cu­ter, juste se voir, se reconnaî­tre aussi. Ouf !! Ça fait du bien. De l’autre bord en pre­mière une des tours, mais elles grouillent de vie, de mou­ve­ments : pous­set­tes, trot­ti­net­tes, cyclis­tes et ska­ters, dan­seurs, buveurs, foo­teurs et cou­reurs.

Au loin Montreuil dont on voit ses cham­pi­gnons de ver­dure : les Beaumonts, Montreau. Deux parcs qui, avec les mûrs à pêche font res­pi­rer la ville, lui don­nent vie. Un humus dans lequel on voit se déve­lop­per la vie. Puis Vincennes. De cette vue, le bois est mal­heu­reu­se­ment coupé en deux mais qu’il est grand. Préservons-le. Dans cet obser­va­toire, le soir, trop de bruits para­si­tes, pas de place aux oiseaux (sauf les pies), mais aux chiens, aux scoo­ters, aux voi­tu­res, aux cris, aux rires, aux pleurs, aux émotions d’une jour­née qui s’achève.

“Objet-abri”, quel étrange nom, sûre­ment élaboré à des fins artis­ti­ques pour dési­gner ce lieu qui m’abrite. Personne réel­le­ment et qui serait un objet. Oui sûre­ment l’objet de curio­sité un objet de recher­che ou l’objet d’une démar­che. C’est un nid duquel on observe et dans lequel on vit, on danse, on voit, on s’emmerde, on crie, on tape sur les murs. Merci pour cette expé­rience. »

Guillaume

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